En souvenir de Saint Benoît Menni

 


BENOÎT MENNI qui fut béatifié le 23 juin 1985 et canonisé le 21 novembre 1999 et dont nous célébrons la fête le 24 avril fut un fidèle disciple de saint Jean de Dieu. Il a été un héraut de l’évangile de la miséricorde par ses paroles et ses gestes ainsi qu’un nouveau prophète de l’hospitalité.

 

Les origines de sa vocation hospitalière

 

Son berceau fut la ville de Milan ; en effet il y naquit et y fut baptisé le même jour, le 11 mars 1841 avec le nom de Angelo Ercole (Hercule), une prémonition presque au vu de l’esprit de force qui caractérisera sa personnalité.

 

Il était le cinquième des quinze enfants issus du mariage de Luigi Menni et Luisa Figini. C’est au sein de sa famille qu’il trouve l’accueil chaleureux et le soutien pour développer ses capacités intellectuelles et humaines.

 

Il se sent très vite appelé par Dieu. Pour être fidèle à l’appel de sa conscience il quitte un bon emploi dans une institution bancaire et, altruiste et attentif à la souffrance d’autrui, il s’offre volontaire pour devenir brancardier et transporter les soldats blessés lors de la bataille de Magenta, à proximité de Milan.

 

Émerveillé par l’esprit de service et d’abnégation qu’il découvre chez les Frères de saint Jean de Dieu, il demande d’entrer dans l’Ordre à l’âge de 19 ans.

 

Il entreprend sa vie religieuse sous le nom de Benoît et se consacre à l’assistance des malades. Nous le vénérons sous l’appellation de saint Benoît Menni.

 

Formation et mission hospitalières

 

Sa personnalité de religieux-hospitalier se forme pendant ses études d’infirmier et sa préparation au sacerdoce ministériel. Il s’est toujours montré disponible à l’appel de ses supérieurs et a toujours pris résolument le parti des malades et des plus pauvres de la société.

 

L’Espagne, berceau de l’Ordre hospitalier connaissait à cette époque de nombreux conflits politiques et faisait preuve d’une grande hostilité vis-à-vis des instituts religieux. L’Ordre s’y était pour ainsi dire éteint. Un élan rénovateur était particulièrement urgent et Benoît Menni sera l’envoyé de la Providence pour accomplir cette œuvre.

 

En 1867 il est destiné à l’Espagne où il accomplit deux grandes réalisations : d’une part la restauration de l’Ordre de saint Jean de Dieu et la fondation de la Congrégation religieuse féminine des Sœurs hospitalières du Sacré Cœur de Jésus.

 

Son esprit magnanime, sa grandeur d’âme l’ont aidé à surmonter de nombreuses difficultés et à lancer des initiatives d’envergure en faveur des malades en insistant sur une assistance holistique.

 

Restaurateur de l’Ordre Hospitalier

 

Envoyé en Espagne par le Supérieur général de l’époque, le Frère Giovanni Maria Alfieri qui ne lui fera jamais manquer son soutien et avec la bénédiction du Pape Pie IX, Benoît Menni manifeste dès avant son départ, à Rome déjà, un esprit décidé et une forte volonté. Après quelques mois seulement il ouvre un premier hôpital pédiatrique à Barcelone (1867) qui sera la première étape de son œuvre extraordinaire de restaurateur qu’il poursuivra pendant 36 ans encore.

 

Dès le début, grâce aussi à sa pastorale des vocations, de nombreux disciples généreux s’unissent à lui. Il pourra grâce à eux pérenniser les nouvelles institutions hospitalières qui se multiplient en Espagne, au Portugal et au Mexique et dans le reste du Nouveau Monde.

 

Fondateur des Sœurs Hospitalières

 

En arrivant à Grenade en 1878, Benoît Menni entre en contact avec deux jeunes femmes, Maria Josefa Recio et Maria Angustias Giménez qui, en 1881 seront à l’origine d’une nouvelle institution psychiatrique destinée aux femmes.

 

La maison mère de la Congrégation des Sœurs Hospitalières du Sacré Cœur de Jésus  est fondée à Ciempozuelos, Madrid. La congrégation obtient l’approbation du Saint-Siège en 1901.

 

Leur identité dans le service auprès des malades peut se résumer en six mots : « prier, travailler, supporter, souffrir, aimer Dieu et se taire ».

 

La nouvelle congrégation élargit très rapidement ses ailes de charité miséricordieuse en fondant des centres dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique Latine, et plus tard également en Afrique et Asie. Au moment de la canonisation de leur fondateur, Benoît Menni, les sœurs étaient présentes dans 24 pays administrant plus d’une centaine de centres hospitaliers.

 

Benoît Menni qui fut à la fois leur fondateur et père spirituel, leur transmit l’exemple de saint Jean de Dieu et son esprit. Pendant plus de trente ans il les a guidées dans leur formation ascétique et hospitalière.

 

Visiteur et Supérieur général de l’Ordre

 

La grande œuvre de Benoît Menni comme restaurateur et fondateur ne cessa de s’amplifier au point que le Saint-Siège le nomme Visiteur apostolique pour tout l’Ordre (1909-1911) et ensuite Supérieur général en 1911. Il fut contraint de renoncer à cette charge l’année suivante suite à des incompréhensions et pour des raisons de santé.

 

Il passa les deux dernières années de sa vie dans l’humilité et la purification et mourut saintement à Dinan, France, le 24 avril 1914.



 

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